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L’Inde veut s’offrir deux EPR

L’Inde veut s’offrir deux EPR à l’occasion du 26e anniversaire de Bhopal, en dépit d’une forte opposition de la population.
Pour le 26e anniversaire de la catastrophe industrielle de Bhopal [1], Nicolas Sarkozy et son homologue indien ont annoncé un accord garantissant au constructeur français Areva la vente de deux réacteurs EPR. Situé près de la ville de Jaitapur dans l’Etat du Maharashtra, ces réacteurs seraient construits dans une zone hautement sismique - classée 4 sur une échelle de 5 - [2], ce qui accroît le risque d’une nouvelle catastrophe industrielle majeure dans ce pays.
Les chantiers des deux EPR actuellement en construction, en France et en Finlande, souffrent de retards et de surcoûts importants. Ainsi l’EPR de Flamanville (Manche) dépasse déjà le budget initial d’au moins 1,7 milliards d’euros. Le gouvernement indien se fourvoie à son tour sur le chemin du nucléaire, investissant dans une source d’énergie très onéreuse et surtout dangereuse, alors que les énergies propres, telles que l’éolien et le photovoltaïque, sont d’ores et déjà disponibles. À investissement égal, les économies d’énergie et les énergies renouvelables créent 15 fois plus d’emplois que le nucléaire [3].
Effet d’annonce autour du sommet de Cancun.
Ce n’est pas le fruit du hasard si cette annonce est faite alors que se tiennent, à Cancun, les négociations des Nations Unies sur le changement climatique. Afin d’obtenir toujours plus de fonds pour vendre des réacteurs dans les pays en voie de développement, l’industrie nucléaire cherche à nous persuader que le nucléaire serait la solution au problème du changement climatique. N’en déplaise aux effets d’annonce infructueux d’Areva, le recours au nucléaire ne résout pas le problème des émissions de CO2. L’efficacité énergétique et les énergies renouvelables sont jusqu’à 11 fois plus performantes que le nucléaire pour réduire les gaz à effet de serre [4].
La population locale fortement opposée au projet.
Dans la région concernée par le projet de centrale nucléaire, en novembre dernier, plus de 3000 Indiens se sont fait volontairement arrêter par la police, lors d’une manifestation non-violente [5]. La construction des deux EPR menace l’économie locale, qui repose sur la pêche, mais aussi la santé et la sécurité des populations. Le 29 novembre dernier, le gouvernement indien a refusé les visas permettant à des scientifiques nucléaires de l’IPFM (Panel International sur les Matières Fissiles) de se réunir pour discuter du programme nucléaire de l’Inde [6], pays qui, rappelons-le, n’a pas signé le Traité de Non Prolifération nucléaire.
En s’imposant au mépris de la volonté des populations, le nucléaire montre une fois de plus qu’il n’est pas compatible avec la démocratie. Que ce soit en France ou en Inde, l’EPR ne verrait pas le jour si les populations étaient consultées et écoutées [7]. Le Réseau "Sortir du nucléaire" condamne ces transactions franco-indiennes faites au détriment des hommes et de l’environnement, et appelle les populations à continuer de résister à ces projets destructeurs.
Notes :
[1] Survenue la nuit du 3 décembre 1984, la catastrophe de Bhopal est considérée comme la plus importante catastrophe industrielle à ce jour.
[2] http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/68/India_earthquake_zone_map_en.svg
[3] Les sept vents du Cotentin, "Un courant alternatif pour le Grand Ouest – Quelles alternatives au réacteur EPR ?", 2006.
[4] Rocky Moutain Institute, "The Nuclear Illusion", 2008, p. 19.
[5] http://www.thehindu.com/news/states/other-states/article857678.ece
[6] http://www.nature.com/news/2010/101129/full/468613a.html
[7] Sondage BVA « Les Français et l’environnement », 2007.


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