En octobre 2012, EDF a constaté une présence anormale de tritium dans la nappe d’eau souterraine située sous la centrale nucléaire de Penly (Seine-Maritime). Toutefois, ce n’est que cinq mois plus tard, ayant identifié que la fuite provenait d’un puisard qui n’était plus étanche, qu’elle en a alerté l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Des inspections menées par l’ASN ont par ailleurs montré que l’entretien des installations n’était pas suffisant pour prévenir ces fuites.
Cette pollution radioactive ne doit pas rester impunie. En mars 2013, le collectif « STOP EPR, ni à Penly ni ailleurs » et le Réseau "Sortir du nucléaire" ont porté plainte pour pollution des eaux et pour diverses violations à la réglementation nucléaire. Le Parquet de Dieppe, saisi des faits, a décidé d’engager des poursuites à l’encontre d’EDF. Après deux reports, l’audience aura finalement lieu le 11 juin 2014, à 9h au Tribunal de police de Dieppe.
La désinvolture d’EDF vis-à-vis de ces fuites de substances radioactives est inacceptable. Le tritium, élément radioactif formé dans les centrales nucléaires, est facilement incorporé par les organismes vivants et peut causer des lésions cellulaires et endommager l’ADN. L’ASN elle-même a réévalué les risques sanitaires associés à cette substance cancérogène [1]. Rappelons également que même la Commission Internationale de Protection Radiologique atteste que toute dose de radioactivité comporte un risque cancérogène.
La minimisation du problème par EDF est d’autant plus grave que la firme ne semble plus maîtriser ces rejets. Depuis quelques années, un nombre croissant de réacteurs sont touchés par des fuites souvent importantes : Golfech en 2010, Bugey et Civaux en 2012, Tricastin en août 2013… Ces fuites sont-elles le symptôme de canalisations et d’équipements vieillissants et de plus en plus mal entretenus ?
Note : [1] http://www.asn.fr/sites/tritium/