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Autopsie de poubelles : les coupables courent toujours

Le 20 novembre dernier, à l’occasion de la semaine européenne de réduction des déchets, le Cniid a mené une action originale et inédite : autopsier en public les poubelles de divers habitants.
Cette action a permis au Cniid de s’adresser non seulement aux citoyens, mais aussi aux décideurs publics et privés, également responsables des montagnes de déchets produits chaque année. En effet, la réduction des déchets est systématiquement envisagée comme une action citoyenne du quotidien (acheter moins emballé, composter ses déchets organiques, apposer un autocollant Stop pub sur sa boîte aux lettres, faire réparer ses appareils, etc). Si le citoyen-consommateur peut faire beaucoup de choses, le problème des déchets trouve principalement sa source dans la conception des produits et des emballages mis sur le marché et les modèles de distributions dominants. Il suffit d’examiner le contenu des poubelles pour s’en rendre compte : sur-emballages, emballages individuels, produits jetables à usage unique (rasoirs, unidoses de café, lingettes pour faire le ménage, etc.), prospectus publicitaires…
Les Français jettent chaque année 28 millions de tonnes d’ordures, soit l’équivalent du poids de 2 800 Tours Eiffel. Ces déchets pourraient couvrir la surface d’un terrain de football sur une épaisseur de plus de 7 km.
Or d’après l’ADEME, le potentiel de réduction des déchets est de 150 kg par an et par habitant, soit 39 % du poids de la poubelle moyenne actuelle. Pourtant, l’objectif de réduction adopté par la loi dite Grenelle 1 propose de diminuer la production de déchets de seulement 7 % par habitant d’ici cinq ans, soit 5,5 kg par an, alors que le simple fait de boire l’eau du robinet évite la production de 10 kg de déchets par an et par habitant.
Le Cniid regrette la très faible volonté des pouvoirs publics d’agir à la source du problème. Les mesures qui auraient permis de contraindre les industriels à proposer des produits moins générateurs de déchets ont toutes été écartées au fur et à mesure du processus du Grenelle, en particulier "l’engagement" 244, renvoyé aux calendes grecques, consistant à taxer les produits fortement générateurs de déchets. Si les pouvoirs publics n’hésitent pas à inciter le citoyen à moins gaspiller, ils n’osent pas remettre en cause les intérêts privés des géants du secteur de la grande consommation, qui sont pourtant les metteurs sur le marché de produits conçus "pour la poubelle".
Dernier exemple en date avec le Grenelle 2 : la disparition au dernier moment et pendant un huis clos (en commission mixte paritaire) de l’article introduisant l’obligation de la consigne pour certaines bouteilles dans les cafés, hôtels et restaurants. Cette mesure n’a pas été soutenue par le gouvernement malgré le soutien de nombreux parlementaires.
Pour ces raisons, le Cniid continuera d’agir pour l’économie du durable à travers le développement de systèmes de production et de distribution moins générateurs de déchets : consigne, vente en vrac, allongement de la durée de vie des biens d’équipements, installation de ressourceries, mesures permettant de supprimer les emballages inutiles et de pénaliser les produits jetables.


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